Tout feu, tout flamme

Ça va chauffer les amis ! Suivons-là sans plus attendre car tout est possible avec elle

Je sens l’inspiration venir…pas vous ?

Un petit conseil : traverser prudemment la D114 par le passage piéton au niveau du feu tricolore pour suivre le maître !

Passage obligé par le chemin de la Piqueriotte. Il permettait d’accéder à l’un des nombreux chantiers navals qui se trouvaient autrefois sur la grève, entre la pointe du Grognet à gauche et la pointe de Cancaval à droite. La mer a ici une importance capitale. Les hommes ont été marins ou agriculteurs pendant des siècles et puis les choses ont évolué.

Ouah, et tu crois qu’on y maniait le chalumeau pour construire des bateaux ?

Malheureuse ! N’y pense même pas ! Un charpentier de marine travaille avant tout le bois pour réaliser l’ossature d’un bateau. Alors un chalumeau, et c’est le barbecue géant. Ces artistes, tout de même…

Prendre sur la droite en longeant la plage par la rue du Port pour la suite de l’aventure

Ah la mer…la petite touche de vert de temps en temps sur la côte, c’est une idée à moi, histoire de mettre un peu de rêve dans vos yeux.

Et quand la mer prend une couleur d’encre, c’est toi aussi ?

Je m’initie à la palette du temps si tu veux tout savoir.

Petite info au passage moussaillons. La Cale de La Richardais date de 1862. Elle a été allongée en 1870 pour recevoir les chalands de Rance. Elle se situe à l’endroit où se trouvait autrefois un petit port d’échouage. Si vous poussez jusqu’au bout de la cale, vous tomberez sur l’anse du Moulin Neuf, face à la pointe de Cancaval.

Ah oui, et mon chalumeau dans tout ça ?

Ah, peut-être dans cette ruelle ? pas celle du port ! Non, l’autre avec des marches et de très jolies maisons en pierre des XVII^è et XVIII^è siècles.

Juste pour te dire ma belle que là tu entres dans l’une des plus anciennes rues de la ville. Sacrebleu, y’en avait de l’activité ici autrefois ! Des chantiers navals, des maîtres de barques chargeant ou déchargeant des marchandises, des charpentiers et calfats réparant des navires terre-neuviers venus hiverner dans la grève...

Et un ou deux bistrots pour faire la bamboche (avec modération).

J’suis pas plus avancée. Ça va finir par être chaud pour moi !

Et si la solution se trouvait dans le quartier du Calvaire ?

J’espère que le mien va bientôt s’finir. C’est quoi le plan maintenant ?

Oh là gamine, tu ne vas pas baisser pavillon maintenant ! T’es pas encore au bout du voyage alors accroche toi ! Prochaine escale, le Moulin Neuf !

J’y suis ! On va faire du neuf avec du vieux ! Ben non, c’est déjà fait ! Il n’est pas si vieux que cela le moulin.

C’est pas le premier tu sais. Il y en avait un autre avant. Celui-ci date de 1807 tout de même. Il a fonctionné jusqu ‘en 1939 puis a été transformé en maison d’habitation.

Oh j’ai une idée. Et si on faisait un relooking géant du quartier ? Un p’tit coup de pinceau par-ci, un autre par-là juste pour faire péter les couleurs…

Bougre de touche à tout ! Bricolo du dimanche ! Et tu leur dis quoi aux habitants ? Un quartier historique, c’est un quartier historique ! pas touche, c’est k’ollector !

Eh bien justement une petite visite s’impose.

Ah, c’est donc ça le quartier du Calvaire ?

Le quartier n’a pris ce nom après la guerre de 1870, époque à laquelle une croix en bois trônait au milieu de la place. Avant il s’appelait le Rocher de La Richardais. C’était à la fois le point culminant du bourg et aussi l’un des plus peuplés.

Continuez tout droit, toujours par la rue Louis Bréhault, jusqu’à la Cour du Beausoleil.

Un peu de soleil dans un monde de bruts, enfin ! C’est chouette chez Manoli, non ? Hou -Hou … mais qui sont ces 4 volatiles sur le panneau ? Du métal hululant ou je ne m’y connais pas…

Y’a comme un air de déjà vu par ici… On dirait bien que mon voyage se transforme en pèlerinage.

Mais bougre de cornichon femelle, une église c’est souvent un concentré de travail d’artistes et d’artisans chevronnés. Ici, rien qu’à l’intérieur, un chemin de croix et des fresques peintes par Xavier de Langlais, graveur et illustrateur breton, des vitraux du Maïtre Verrier Max Ingrand (restaurés en 2001) et une charpente, œuvre de charpentiers de marine qui travaillaient dans les chantiers navals de La Richardais. Si tu cherches l’inspiration, pousse la porte !

Ou lève le nez ! j’aime bien « la chambre des cloches » là-haut sur le clocher.

Allez maintenant qu’on s’est tapé les cloches, on va enfin rencontrer le Maître. Direction le musée Manoli.

Le mieux est de contourner l’église, d’emprunter la rue Jean Langlais qui découche sur la rue qui mène au musée.

Mille milliards de mille sabords les amis, nous voilà rue du Suet. Cromatik, arrimes tes rêves d’artiste, ça va souffler !

T’inquiète, ça plane pour moi.

Alors ce musée ? On y trouve quoi ?

Une grande partie de l’œuvre du sculpteur Manoli, véritable alchimiste des matières, artiste du feu. Il était surnommé « la flamme ». Ici, près de 200 œuvres sont réparties dans 8 salles d’exposition et un vaste jardin arboré. C’est chaud, non ?

Bouillant même !

Et tiens toi bien, ce sculpteur de génie n’hésite pas à bousculer les codes traditionnels de la sculpture pour sublimer les matériaux qu’il travaille. Travaillés au chalumeau, ses granits fondus sont des œuvres exceptionnelles.

Oh, ça y est, j’y suis… C’est pour ça que tu veux un chalumeau. Tu ne vas quand même pas nous faire fondre toute la Bretagne ?

Faut bien que j’m’entraîne, non ? Manoli, lui, il a bien fusionné du métal et même des galets, juste comme ça pour expérimenter.

Oh, oh les amis, on dirait bien que vous avez réussi (enfin on l’espère) à décrypter les coordonnées du trésor. Saurez-vous le localiser ?

Et ne vous emmêlez pas les pinceaux quand vous saisirez le mot mystère. Ça jetterait un froid et mon chalumeau partirait en fumée !

Merci de ne pas détériorer l'environnement ni le trésor. Pensez aux autres !