Saint Malo Gourmand

Commencez par vous garer sur l’un des parkings situés autour du Grand Large. C’est le palais des congrès de Saint-Malo. Il se situe face au Château qui abrite l’Hôtel de Ville. Rendez-vous ensuite devant la Porte Saint-Thomas, en passant par l’esplanade qui mène à la plage de l’Eventail. Ne traînez pas trop, Beursalec n’aime pas attendre et pourrait bien partir sans nous.

Bonjour mes amis. Je suis ravi d’être des vôtres. Quelle bonne idée de se retrouver devant cette Porte Saint-Thomas ! Savez-vous qu’il s’agissait autrefois de l’une des 2 seules portes d’accès à l’intérieur de la ville quand la marée était basse. Regardez- bien, elle conserve toujours les éléments du contrepoids de sa porte. D’ici, on a une très belle vue sur le Fort National construit par l’ingénieur Siméon Garangeau d’après des plans de Vauban.

Eh bien moi, je ne lui aurai pas confié les plans de ma cuisine à Vauban ! Allez, allez, on n’est pas là pour parler histoire mais plutôt de bonnes choses ! Et dieu sait s’il y en a par ici… C’est le moment de nous rendre à la première énigme.

Si vous aimez les belles places, un petit conseil : faites un détour par la Place Chateaubriand. C’est un des endroits les plus animés de l’Intra-Muros ! Ensuite cherchez la petite rue qui longe l’Hôtel de France Chateaubriand pour vous rendre sur place.

Nous voici devant un lieu chargé d’histoires….une micro brasserie intra-muros ! Avouez que cela n’est pas banal...

Et moi qui croyait que les marins ne buvaient que du rhum ?

C’est pas faux moussaillon….mais c’est pas vrai non plus ! Autrefois, c’était la boisson préférée des marins et des boucaniers. Il était d’usage d’en avaler une bonne rasade juste avant l’abordage pour se donner du courage…. La bière est venue bien après !

On a même attribué au rhum des vertus médicinales. Un amiral anglais en impose même une ration quotidienne à ses marins au 17è siècle. Plus tard, c’est un amiral français, l’amiral Vernon, qui la remplace par un mélange de 2 volumes d’eau pour 1 de rhum, avec un peu de jeu de citron pour lutter contre le scorbut à bord des bateaux… Moi je me contente d’en mettre une lichette dans ma pâte à crêpes, ça donne du goût !

« Du rhum, des femmes, et d’la bière, nom de D… » . En tout cas, cette micro brasserie vaut bien une énigme.

Au bout de la rue, empruntez la rue Sainte-Barbe sur la gauche jusqu’à la rue St-Vincent.

L’énigme suivante nous emmène sur la route des Epices.

Nous voilà devant un comptoir d’épices qui n’est pas sans rappeler l’esprit d’aventure et de grandes découvertes maritimes du Pays de Saint-Malo aux 17è et 18è siècles. Eh oui, c’est à cette époque que sont apparus dans nos cuisines et nos plats des produits promis à un bel avenir comme les épices…

Et tout ça grâce aux chasseurs d’épices de la Compagnie des Indes qui ont contribué à faire la fortune de riches armateurs et négociants malouins encore appelés « ces messieurs de Saint-Malo ».

Et les épices, ça vous rehausse un plat, ça vous décuple les arômes…bref ça met d’la vie dans vos assiettes. Alors avec les poissons, c’est de la vraie cuisine, pas d’la popote… Tenez, prenez mes papillotes de poisson aux épices.

La voilà qui s’enflamme… on pourrait peut-être en profiter pour trouver la solution à notre énigme ?

Continuons notre chemin jusqu’au pied de la Cathédrale Saint-Vincent au jalon N 48°38.9570000' / W 2°1.4960000'

Vous allez passer devant une véritable institution locale « la Maison Guella », confiseurs de père en fils depuis des générations. Ils fabriquent du caramel au beurre salé et les fameuses patates de Saint-Malo, mon péché mignon. Et tout ça c’est fait maison…

Ah oui, ça on l’avait remarqué que tu aimais bien le caramel. Bon passons, empruntez ensuite la rue qui descend vers la Grande Porte pour rejoindre la rue des marins.

Enigme 3 en vue !

Moussaillons, vous voilà devant un haut lieu de l’histoire maritime locale… Ici se tenait autrefois la taverne de Borgnefesse, capitaine de la flibuste de son état. Un vrai forban ce gars-là…mais qui n’a navigué que sur des océans littéraires.

Ouais, c’est du cinéma tout ça… Aujourd’hui, c’est pourtant la Mer à Boire !

Arrête de te faire un mauvais film ou on va finir par boire un bouillon sur cette énigme-là.

Ça suffit les histoires de pirates, il n’y a pas un instant à perdre, nous avons rendez-vous à la Halle au blé aux coordonnées N 48°38.8860000' / W 2°1.4580000'avant de passer à l’énigme suivante.

N’hésitez pas à emprunter les petites rues, c’est plus sympa….

Mes amis, une petite précision au passage sur cet édifice bien connu des malouins qui habite « dans les murs ». La halle au blé est en fait une ancienne halle à la viande, au beurre et à la volaille. C’est l’un des rares édifices daté du 19è siècle encore sur pied intra-muros.

Le moment est venu de poursuivre l’aventure. Qu’en dis-tu Beursalec’ ? Rien à ajouter ?

Si, bien au contraire… il y a encore aujourd’hui un marché le mardi et le vendredi matin à la Halle au blé. On y trouve des légumes, des produits du terroir et tout un tas de bonnes choses… mais puisqu’il faut continuer, continuons…

En chemin, faites attention aux noms des rues, ils racontent parfois l’histoire des lieux comme cette rue des Cordiers que vous allez emprunter. Elle rappelle la présence de cordiers qui exerçaient autrefois leur activité ici en raison de la proximité du port.

Continuez tout droit jusqu’à l’énigme suivante. Si tout se passe bien, vous devriez atterrir rue d’Asfeld devant une belle et imposante maison appelée La Demeure de Corsaire.

Savez-vous qu’il s’agit là d’un hôtel particulier ayant appartenu à François-Auguste Magon de La Lande, l’un des plus puissants armateurs malouins sous Louis XIV. Corsaire du roi, il fut aussi Directeur de la Compagnie des Indes Orientales. Construite en 1725, elle ne compte pas moins de 60 pièces et constitue un parfait témoignage des grandes résidences malouines de cette époque. Elle est aujourd’hui classée Monument Historique. Une partie de l’édifice est ouverte à la visite.

Et c’est là que je mets mon grain de sel… tout cela est bien joli mais il nous reste encore du pain sur la planche avant d’arriver au trésor. Alors si vous ne voulez pas que les carottes soient cuites ou tout simplement être le dindon de la farce, suivez-moi !

Revenez un peu sur vos pas jusqu’à emprunter la rue des Forgeurs ainsi appelée car autrefois on y trouvait des forgeurs…. Ensuite rejoignez la rue de la herse pour atteindre l’ultime énigme.

Si je vous dis que c’est ma rue préférée intra-muros, me croirez-vous ? Ici, on trouve tous les commerces de bouche de la ville et les meilleurs produits aussi. C’est une véritable institution. C’est également un lieu de rencontres, tous les malouins qui habitent sur le « rocher » viennent y faire leurs courses.

La rue de l’Orme figure parmi les rues les plus authentiques de la cité corsaire. Arrêtez-vous un instant au N° 3. Il s’y trouve une ancienne maison inscrite sur la liste des monuments historiques. Au fait savez-vous que Saint-Malo figure à la 31ème place des communes françaises comptant le plus de monuments historiques. A elle seule, la commune regroupe 15% des monuments historiques d’Ille-et-Vilaine.

Eh bien justement suivez-moi devant un monument de la gastronomie bretonne : La Maison du beurre. Un lieu de délices où l’on peut découvrir l’histoire du beurre et de sa fabrication. Vous y découvrirez entre autres pourquoi le beurre est salé en Bretagne.

Voulez-vous un petit indice ?

Et puis quoi encore ? Le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière en plus ?

Et voilà vous avez toutes les réponses aux énigmes. Il ne vous reste plus qu’à chercher le trésor pour terminer cette grande balade intra-muros à moins qu’on ne se fasse une petite gourmandise avant ?

Moi, je la trouvais plutôt bonne cette idée de gourmandise. Comme on dit, après l’effort, le réconfort ! Alors, pour ne pas avoir de tentation, il faut y succomber… Et ici, les tentations, on en trouve à tous les coins de rue : Kouign Amann, œufs de mouettes, crêpes, galettes…