Saint-Brice, entre bocage et histoire

Rendez-vous tout d’abord sur le parking de l’office de tourisme de Saint-Brice-en-Coglès. Oups, j'oubliais, c'est Maen Roch maintenant ! Mais avant, c'était comment Queen Aman ?

Autrefois, la seigneurie de Saint-Brice, dont l’existence remonte au Xème, relevait de la Baronnie de Fougères qui appartenait au duché de Bretagne. Le baron de Fougères Raoul II défendait alors les marches (frontières) de la baronnie contre les Anglais installés à Saint James grâce aux châteaux fortifiés de la région. Au XVIème siècle, la seigneurie passe aux mains de plusieurs nobles familles avant de tomber dans le giron des Guérin de La Grasserie, seigneurs de Parigné. Châtellenie d’ancienneté, comprenant plusieurs châteaux et manoirs, la seigneurie de Saint-Brice fût érigée en baronnie par Charles IX en 1566 puis en marquisat par Louis XIV en 1644.

Belle promotion !

Et ce n’est pas fini…En tant que marquis, les seigneurs de Saint-Brice avaient droit de haute et basse justice (affaires graves comme celles entraînant de faibles amendes). Avant la Révolution, le marquisat s’étendait sur trente paroisses. Puis la commune sombra dans la tourmente révolutionnaire et connut plusieurs épisodes de chouannerie.

Ah oui ? Décidément la vie n’est pas de tout repos ici. Et si nous partions sur les lieux de notre première énigme ?

Nous voici devant l’ancien Hôtel de ville de Saint-Brice. Au passage, jetez un œil à l’église qui en est à sa 3ème version depuis sa construction en 1776.

L'ancienne mairie de Saint-Brice-en-Coglès porte sur son fronton les armoiries de la commune, qui sont inspirées des armes de la famille de Saint-Brice, connues d'après un sceau de 1248, année où un certain Payen de Saint-Brice part en croisade avec Saint-Louis. Jusqu’au début du XXème siècle, le rez-de-chaussée de la mairie, dont les grilles s’ouvrent alors pour les marchés, sert de halles. Celles-ci avaient été construites vers 1860.

Continuez ensuite en empruntant la rue de la Libération sur votre droite (sens interdit), puis tournez à la première à droite (rue Surcouf). Prenez à gauche dans la rue Teihard de Chardin, puis tournez à droite sur la rue de la Planche Thomas. Juste avant la grande route, empruntez à gauche la voie de terre spécialement aménagée pour les piétons et les cyclistes. Sur votre gauche, vous pouvez apercevoir la Laiterie Armor Protéines.

Savez-vous que le canton de Saint-Brice est l’un de ceux qui produit le plus de lait en France ? Et que l’Ille-et-Vilaine est le premier département producteur de lait en France ?

Et voilà notre spécialiste du bocage en action !

Cette laiterie industrielle s'appelait auparavant beurrerie du Pont puis Laiterie du Mont Saint-Michel. En 1948, lorsqu'elle est créée, la fabrication du beurre est la production principale de l'entreprise. Aujourd'hui, elle produit une poudre à partir de lait et collecte ce dernier. Le Coglais est l'un des cantons qui produit le plus de lait en France.

Empruntez maintenant le petit pont qui surplombe la Loysance, une rivière à truites parmi les plus belles du département. Bifurquez immédiatement après vers la droite et traversez la D102 menant à La Selle en Coglès (ATTENTION)

Le moment est venu de découvrir un très joli manoir plein de charme.

Le Manoir de la Branche date de la fin du XVIème siècle. C’était l’ancienne demeure des seigneurs de la Branche. Il fut aussi un haut lieu de la Chouannerie pendant la Révolution Française. C’est ici qu’habita Anne-Louis du Pontavice, aide de camp du Marquis de la Rouerie, lui-même figure de la contre-révolution et précurseur du mouvement de la chouannerie.

Il paraît que ce manoir possède une particularité ?

C’est exact. Dans les manoirs, le bâtiment le plus élaboré est sans aucun doute le logis. A l’inverse des logis de fermes, les logis de manoirs sont plus confortables et comportent davantage de pièces. Ils possèdent aussi un étage qui est habité ce qui implique la présence d’un escalier. Celui-ci se trouve le plus souvent dans une tour signalant ainsi par son existence le rang du propriétaire des lieux. C’est le cas au Manoir de La Branche qui présente sur la façade nord une tour d’escalier à vis, ronde à la base et carrée au niveau supérieur, couverte d’un toit très haut et pointu.
Malheureusement, cette demeure est aujourd’hui une propriété privée, transformée en chambres d’hôtes et ne peut s’admirer que depuis l’entrée…

En route pour la troisième énigme… continuez votre chemin en longeant prudemment le bas-côté de la route de la Haussandière.

Regardez autour de vous. Ici nous sommes dans le bocage typique de cette région d’élevage…Et là, une petite explication s’impose ! Le bocage est un type de paysage rural créé par l'homme, constitué de haies composées d'arbres et d'arbustes entourant des parcelles cultivées ou des prairies. Ces haies sont souvent plantées sur des talus. Les essences locales de la haie bocagère dans le Coglais sont le Chêne, le Hêtre, le Charme, le Châtaignier, le Merisier, le Noisetier...

Dis-moi Selfie, sais-tu ce que sont ces gros blocs de pierres qui affleurent à la surface des champs ?

Qui a parlé de pierres ? J’en connais un rayon moi sur les pierres…. Tenez, ces gros blocs là, on les appelle des affleurements de granit. C’est une curiosité de la région. On en retrouve un peu partout dans le bocage du Coglais car le sous-sol briçois est granitique. Faudra que j’y pense si j’ai un ou deux dolmens à réparer…

il paraît même qu’on a longtemps extrait du granit des dizaines de carrières qui se sont ouvertes dans chaque commune à partir de 1880. Dans le Coglais, les travailleurs de granit s’appelaient des "picaous". Il reste peu de carrières en activité aujourd’hui.

Rendez-vous au point suivant N 48°24.9360000' / W 1°21.3580000'
Depuis ce carrefour, encore quelques centaines de mètres à parcourir et nous allons passer devant l’une d’entre elles : la carrière de la Haussandière. On y a extrait du granit de 1850 à 1985. Aujourd’hui, le site est fermé. Poursuivons notre chemin jusqu’à la prochaine énigme…

Nous voici devant un exemple typique de bâti local. Il s’agit d’une charmante maison en granit qui a conservé des éléments d’architecture d’époque : linteau de porte, petit banc de pierre... Une petite photo peut-être ?

Ici, pas besoin d’entrer dans la propriété pour trouver la réponse à l’énigme.Tout se joue depuis l’extérieur. Merci de respecter le bien-être des propriétaires de cette jolie maison.

Vous disposez à présent de tous les éléments pour reconstituer les coordonnées du trésor. Alors, en route… continuez tout droit en direction du hameau du Pommerel. Cela ressemble à une voie sans issue…mais pourtant elle vous mènera jusqu’au trésor….

Nous voilà arrivés à proximité d’un magnifique plan d’eau qui abrite un véritable petit bijou d’architecture XVIIème. Il s’agit du Château de La Motte. Classé Monument historique en 1975, il est ainsi nommé en raison de la présence d’une ancienne motte féodale au bord de la rivière, La Loysance. On l’appelle également château de Saint-Brice car il était autrefois le siège de la seigneurie. Du bâtiment principal, il ne subsiste aujourd’hui que l’entrée fortifiée (celle-ci possédait autrefois un pont-levis mais les douves ont été comblées), la petite chapelle et le grand logis. Les orangeries, les communs, la chapelle, la motte, derrière la ferme, témoignent de la grandeur passée de ce domaine.

Et c’est tout, pas même une petite anecdote « croustillante » à ajouter ?

C’est dans cette demeure que le marquis de La Rouërie, de retour d’Amérique, fit sa cour à Louise-Charlotte Guérin de La Grasserie, fille de la marquise de Saint-Brice.

Facile quand on est un héros de la guerre d’Indépendance américaine (1775-1783) !

Et c’est le moment de faire une photo comme le dirait si bien Selfie…

Et n’oubliez pas, lorsque vous aurez découvert la cache, notez bien le chiffre indiqué dans le couvercle, il remplacera la lettre B dans les coordonnées de la cache mystère « le fabuleux trésor de Fougères » et surtout restez discrets, car on vous regarde…