Mégalithes et Landes

Non, un plan P comme Panosolec…. Je l’aime bien, il fait attention à mes pierres… Et en plus, il en connaît une tonne sur la faune et la flore.

A condition qu’il retrouve son herbier ! Allez hop, on se gare sur le parking de l’Eglise, juste en face de la Maison Mégalithes et Landes. J’espère que vous avez pensé à prendre de bonnes chaussures de marche et une bouteille d’eau… C’est préférable pour cette balade à travers les âges…de pierres d’autant que vous aurez quelques énigmes à résoudre et la lande peut parfois assécher les esprits les plus aiguisés.

Et, moi si j’étais vous, avant de me lancer à l’aventure, je commencerais par une petite visite à la maison Mégalithes et Landes. Ils sont incollables sur les mégalithes du site et cela vous remettra les idées en place sur la préhistoire et ses habitants.

Et n’hésitez pas à leur demander le petit livret pédagogique réalisé par le département en collaboration avec la mairie de St-Just, Redon Agglomération et les acteurs locaux. Il vous servira de guide (après moi) sur le site et en plus il est gratuit.

Et si nous partions maintenant ?

Commencez par vous rendre au point suivant N 47°45.861' / W 1°58.016'en empruntant le cheminement le long de la route. C’est là que commence l’aventure.

Panosolec, Panosolec, où es -tu ? c’est le moment ou jamais nous de présenter le site.

Ah oui ? J’ai failli oublier. Le site des landes de Cojoux et de Tréal est un Espace Naturel départemental. Il est remarquable à plus d’un titre. La faune et la flore y sont typiques des Landes sèches. Et en favorisant la diversification écologique sur le site, le Département met en valeur les mégalithes.

C’est ça revenons à nos mégalithes. Le site de Saint-Just est un véritable sanctuaire, un vaste espace sacré à vocation funéraire qui a été utilisé pendant plus de 3000 ans (du Néolithique à l'âge de Bronze). Situé sur une crête rocheuse, la grée de Cojoux, il présente une palette de monuments vraiment unique, éparpillés sur plus de 6 km façon puzzle.

Grâce à un tout nouveau circuit d’interprétation, vous allez pouvoir découvrir quelques-uns des plus beaux monuments de ce site. Mais attention, ici vous aurez l’embarras du choix (voire le choix de l’embarras !). Regardez sur le mobilier en bois. Une carte représente les 3 parcours possibles et leur durée. Selon le parcours choisi, votre balade pourrait bien durer tout un après-midi.

S’il vous plaît les amis, nous sommes sur un site sensible. Ne piétinez pas la végétation et restez sur les sentiers aménagés. Ce lieu a traversé les âges, ça serait bien s’il pouvait encore faire un bout de chemin vers le futur.

Commençons par une halte au Tertre de la Croix Madame en N 47°45.869' / W 1°58.099'. Vous allez avoir la chance de marcher directement sur du schiste plissé… Ici, délicatesse et légèreté obligent pour ne pas froisser les plis. Savez-vous que cette roche compose majoritairement le sous-sol de la grée de Cojoux ? D’origine sédimentaire, elle est composée de vases et de limons déposés au fond de la mer il y a des millions d’années.

Et qu’est-ce qui a bien pu lui donner ce côté pâte feuilletée ?

Un processus qui a eu lieu il y a trèèèèèès longtemps. C’est le résultat d’un écrasement et d’un réchauffement de la roche pendant la création du massif armoricain, suivis d’une érosion lente au fil de millions années.

Pas de la tarte tout ça !

Et aujourd’hui, cela donne un relief valonné semblable à de la tôle ondulée. Ainsi, la grée de Cojoux forme une dorsale orientée Est-Ouest, bordée de petits vallons.

Direction la première énigme. C’est facile, vous n’avez qu’à suivre le sentier.

Ah les alignements du moulin… presque mes préférés. Ils sont composés de 3 files de menhirs. Les deux premières sont orientées est-ouest et la troisième Nord-Sud. Savez-vous que c’est grâce à un incendie qu’on a redécouvert ces alignements ? Avant les menhirs étaient par terre, dissimulés sous la végétation. Une fois celle-ci brûlée, on a pu réaliser des fouilles scientifiques sur place et ensuite restaurer le site. L’alignement nord est composé de gros blocs de roche blanche tandis que l’alignement sud comporte une file de blocs dressés de taille et de roches différentes.

Moi je ne vois que des gros cailloux un peu partout… Comment s’y retrouver ?

Voilà une bonne chose de faite ! A présent faites un détour en N 47°45.892' / W 1°58.489', une maquette du site vous attend.

Eh Panosolec, tu es bien silencieux ? Trop occupé à chercher ton herbier ?

Non j’observe… Avez-vous remarqué que nous sommes ici dans un espace naturel caractéristique des milieux très secs ?

Quand t’es dans le désert…

Révise tes classiques Korry Gan. Ici c’est un paysage de landes. Un paysage comme on en voit souvent en Bretagne, façonné par le vent et l’homme. A chaque saison, des couleurs différentes… Toute cette nature serait bien inaccessible si elle n’était pas entretenue. C’est le cas à St-Just puisque le Département entretient le site depuis 1989. En préservant les paysages de landes, il préserve aussi la richesse de la faune et la flore en favorisant la biodiversité.

Tant que l’on ne déplace pas mes chers menhirs.

Reste cool, Rouledépec, en fait la nature les sublime. Il arrive même que l’on utilise des animaux ou des techniques agricoles traditionnelles pour entretenir le site. Il se peut que vous aperceviez des mules au détour d’un sentier ou même des champs de sarrazin. Ici tout s’observe grandeur nature !

Suivez-moi jusqu’à la prochaine énigme, j’ai encore quelque chose à vous montrer

Arrêtons-nous un instant pour observer une nouvelle fois la nature. Avez-vous remarqué combien le paysage a changé. L’ambiance est plus humide… des trous d’eau apparaissent, le pin maritime laisse place au saule cendré, les ajoncs sont remplacés par les joncs, les lichens par les lentilles d’eau…

Il s’enflamme…

Chouette, on va découvrir de nouveaux menhirs….

Savez-vous que le Calopterix appartient au sous ordre des zygoptères que l’on appelle en français les demoiselles ?

Et bien justement des demoiselles, il y en a deux juste à côté qui seraient ravies que vous leur prêtiez un peu d’attention.

Poursuivez votre chemin jusqu’en N 47°45.881' / W 1°58.975'. Sur votre gauche, se dressent deux menhirs. L’un est en quartz et l’autre en poudingue de Gourin. On les appelle les demoiselles. Vous ne les trouvez pas séduisantes ?

Avant peut-être, mais ça c’était avant… Une légende raconte qu’il s’agit en fait de 2 jeunes filles transformées en pierre pour avoir préféré aller danser plutôt que d’aller aux vêpres. Allez, les amis l’aventure continue…

Direction le château Bû. Il s’agit d’un monument restauré après une série de fouilles archéologiques entre 1990 et 1992. Il s’agit d’un monument funéraire bâti au départ par les hommes au néolithique. C’est ce que l’on appelle un dolmen.

Dolmen, menhir… je m’y perds un peu. Au secours Obelix !

Ah non pas lui, le menhir n’est pas gaulois, il est préhistorique ! Et ces deux monuments n’ont pas du tout la même fonction ni la même forme. Le dolmen est une sépulture collective. Son nom vient du breton « Dol » et « men » qui signifient littéralement table de pierre. Il est constitué de dalles de pierres verticales et horizontales formant un couloir où l’on entreposait les morts. A l’origine, il n’est pas visible car recouvert par une butte appelée tumulus qui peut être soit de terre (on parle de tertre) soit de pierres sèches (le cairn).

Et le menhir alors, à quoi sert-il ?

Le menhir est une pierre dressée à la verticale par les hommes pour être vue. Ce nom vient du breton « maen » qui veut dire pierre et « hir » qui signifie longue. Certains peuvent même avoir des dimensions « KOOOlossales » comme le Menhir du Champ Dolent à Dol-de-Bretagne par exemple. Ils peuvent être isolés ou faire partie d’un alignement ou d’une enceinte.

Et pour le transport ? Un peu lourd comme bagage à main, non ?

Oh Oh Oh… on n’est pas des mauviettes ! Les hommes les ont transportés à l’aide de cordages, de rondins de bois et d’un traîneau. Tu peux peut-être essayer tu sais…en participant aux ateliers préhistoriques proposés par la Maison Mégalithes et Landes située dans le bourg de St-Just.

Bon à ce que je vois ici, au château Bû, on a les deux… Dolmen et menhir. Une explication peut-être ?

Et une de plus… il en reste encore 3 à résoudre.

Croix de bois, si je mens, je vais en enfer, Croix St-Pierre, si je suis malin, je m’approche du trésor…

Encore un de mes endroits préférés… Ici, il y a plusieurs monuments à explorer du regard. Positionnez-vous un peu en hauteur, sur le mobilier par exemple. A droite de l’unique arbre du coin, observez un tertre allongé bordé de 2 rangées de pierres. Avez-vous remarqué la géométrie des blocs alignés. D’un côté, ils sont en schiste sauf 1 ; de l’autre en quartz sauf 1. Enigmatique, n’est-ce-pas ?

Surtout ne passez pas à côté du Dolmen ouest, il est particulièrement bien restauré.

Eh, les amis, J’espère bien que vous n’avez rien à vous reprocher. Aucun pillage de trésor sur la conscience ? Tant mieux car vous pourriez bien ici vous retrouver sur le banc des accusés, n’est-ce pas Rouledépec ?

Ne pousses pas le menhir un peu trop loin ! Le tribunal est en fait un bel exemple d’hémicycle mégalithique. Il fait partie de l’ensemble de la Croix St-Pierre et était composé à l’origine de 15 blocs de pierre. Il n’en reste plus que 9 aujourd’hui disposés en arc de cercle sur 27 mètres du nord au sud. Un dixième bloc leur fait face à environ 50 m à l'est. La légende y voit un accusé faisant face à ses juges. En réalité ce monument était peut-être destiné à observer les couchers de soleil tout au long de l’année.

Poursuivez votre route jusqu’au jalon N 47°45.940' / W 1°59.516'. Un autre monument vous y attend « le Four Sarrazin » niché au cœur de la lande. Ensuite, il vous restera une énigme à résoudre.

Courage les amis, vous touchez presqu’au but ! ici, pas de monument mais une vue magnifique sur le château du Val et l’étang du même nom.

Alors ça c’est un peu fort de silex ! Une fois de plus, tu oublies le Rocher de Tréal, son allée couverte et ses affleurements de poudingue de Montfort… le tout dans un écrin de verdure où alternent sous-bois et pins maritimes. Regardez-donc sur votre droite, à environ 1,3 km à vol d’oiseau, vous apercevrez une petite colline verdoyante. C’est là que se niche cet autre trésor de Haute Bretagne.

1,2,3,4,5,6,7… ça y est le compte y est. Vous avez (normalement) toutes les réponses aux énigmes. Il ne vous reste plus qu’à localiser le trésor. Il se cache quelque part sur le site. Plusieurs itinéraires vous permettront d’y arriver…

Et parfois de repasser devant certains monuments… On ne se lasse jamais d’aussi belles pierres. Bonne chance à vous !

Rappelez-vous que nous sommes dans un Espace Naturel et veillez à ne pas détériorer le site quand vous chercherez la cache.