Du fil à la corde

Urbain

Bienvenue à Tinténiac chers amis. Je vous ai convié ici afin de poursuivre notre quête historique autour du négoce des toiles à l’époque moderne (XVIè-XVIIIè.S). Ce parcours fait partie de la cache mystère «Surfez sur la toile » qui retrace l’histoire de l’industrie toilière en Haute Bretagne. Elle vous permettra de découvrir le métier de cordier, une activité aujourd’hui méconnue mais qui, autrefois, était étroitement liée à la culture du chanvre dans les bassins de Rennes, Vitré et Chateaugiron.

Cordier ? ça me rappelle une vieille série TV ? (eh oui, Korry Gan est accro aux séries…)

Non, tu n’y es pas du tout. Il s’agit de celui qui fabrique du fil, des cordes et autres pièces de cordage. Comme tu le sais déjà, le chanvre est une des premières plantes cultivées par l’homme. Il était connu des gaulois, des romains qui en développèrent la culture et l’industrie. Charlemagne, lui-même, conscient des qualités du chanvre voulait que l’on en cultive partout.

Alors comme ça, il s'occupait de l'école et en plus de l'agriculture. Quel talent !

N'est pas empereur qui veut ! . Sais-tu que la fibre de chanvre a été très tôt employée pour la fabrication des cordes ? Notamment du moyen-âge à la fin du XXè siècle. C’était même une activité indispensable. Elles servaient dans l’édification des monuments, l’agriculture, les Marines de guerre et de commerce. Travailler le chanvre pour en faire des cordes était tout un art. Il demandait de la technique et beaucoup d’adresse. Chaque artisan avait sa manière de faire. Il paraît même qu’un homme du métier savait à qui pouvait être attribué un ouvrage en cordes.

Je sens que tu as encore plein de choses à nous raconter. On pourrait peut-être en parler en chemin. Et si nous nous rendions au point de départ ?

Etape Le départ (N 48°19.7850000' / W 1°50.1800000')

J’en profite pour ajouter qu’il existait autrefois des cordiers dans toutes les villes et les régions de France. D’ailleurs, on trouve toujours des rues des cordiers dans certaines communes comme à Saint-Malo par exemple. Les corderies furent particulièrement nombreuses dans les ports pour l’armement des navires et l’expédition de cordes vers les colonies. Ici à Tinténiac, il y a eu deux familles de cordiers pendant plusieurs générations : les Palluet dès la seconde moitié du XVIIè et les Flaux au milieu du XIXè S.

Ah oui, je les connais…enfin, un petit peu. Et si on allait les voir ?

Toujours aussi pressé Korry Gan ! Soit, allons-y. Pour vous y rendre, cherchez l’église. Leur maison se trouve en N 48°19.7180000’ / W 1°50.0180000' . Vous ne pouvez pas la manquer. C’est une maison à porches. Elle est située à l’angle de la rue des Dames, face à l’église justement. Elle est intéressante car les piliers des porches sont en pierre et non pas en bois comme dans les autres maisons de ce type. C’est un des trésors du patrimoine de Tinténiac.

Dis-moi Barbobec, tu n’aurais pas une petite anecdote à nous raconter en chemin ?

Mais bien-sûr. Figurez-vous qu’autrefois le métier de cordier n’avait pas bonne réputation du tout, notamment en Bretagne. On prétendait que ces derniers descendaient de lépreux qui auraient contracté la maladie lors des croisades ou de voyages au Moyen-Orient. Un grand nombre de croisés contaminés par la lèpre furent en effet employés sur les navires pour réparer gréements, voilures et cordages. C’est ainsi qu’ils apprirent le métier de cordier. La suite est moins drôle.
A leur retour, ils étaient isolés du reste des populations dans des léproseries. Ils survivaient grâce à cette activité. On les appelait « les caqueux » dans la région de Saint-Malo, parfois « cacous » ou « caquins » ailleurs en Bretagne. Heureusement leur situation s’est améliorée à partir du XVIIè siècle.

N’y avait-il pas une léproserie à Tinténiac ?

Ton intérêt pour le sujet me surprend…mais c’est exact. A Tinténiac, il en existait une à la Madeleine confiées aux bons soins des hospitaliers de Saint-Jean-de Jérusalem, tout comme à Hédé-Bazouges. J’ajouterai que l’on peut rattacher la présence d’une ancienne léproserie à tous les lieux dit « la Madeleine » car, traditionnellement Marie-Madeleine est la patronne des cordiers, métier justement exercé par les lépreux.

Et la boucle est bouclée… Alors on va le chercher ce trésor ?

Etape La cache

Commencez par emprunter la rue des Dames, traversez la Place André Ferré, puis la rue de la Libération. Ensuite, cherchez la rue de Saint-Mirel. Vous y êtes, enfin, presque…

A vous de jchercher maintenant !


Coordonnées du trésor : N 48°19.915' / W 1°50.064'
Sachez rester discrets ! Ici le trésor est une boite. A bien remettre à sa place en la dissimulant aux yeux des moldus.
Indice
Homonyme de chaîne

Attendez, j’ai une dernière anecdote qui va ravir les amateurs de Champagne. Savez-vous que c’est Dom Pérignon (1638-1715) qui eut l’idée des bouchons de liège pour fermer les bouteilles de champagne ? Quel rapport avec le chanvre, me direz-vous ? Eh bien, afin d’éviter la perte du gaz naturel du vin rendu mousseux, il eut recours à de la ficelle de chanvre pour maintenir le bouchon sur les bouteilles. Par la suite, on trempa la ficelle dans l’huile de noix ou de lin avant de la sécher au soleil afin d’éviter qu’elle ne pourrisse avec l’humidité des caves

Un dernier petit conseil, une fois le trésor trouvé, pensez à noter l’indice qui se trouve dans la caches, il correspond à la lettre G dans les coordonnées de la cache mystère « Surfez sur la toile ».

Pour en savoir plus sur le métier de cordier, visitez le Musée de l’Outil et des Métiers, quai de La Donac à Tinténiac. A découvrir sur place l’exposition « Autour du Chanvre, la corderie, les cordiers ». Ouvert en juillet et août, du mardi au dimanche de 10h30 de 12h30 et de 14h30 à 18h00.


Contact :


Bureau d'Information Touristique de Combourg
9 rue Notre-Dame
35270 Combourg
02 99 56 66 99
info@saint-malo-tourisme.com

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