Dol-de-Bretagne, quelle histoire !

Tout commence devant l’Office de Tourisme. La balade dure une bonne heure et est accessible aux poussettes, aux enfants, aux chaussures à talon, aux paires de tongs, aux curieux comme aux grincheux (pas trop tout de même)….Voyons, est-ce que j’oublie quelqu’un ?

Aux korrigans aussi…. Allez assez de bla bla, en route tout le monde !

Au passage jetez donc un œil à la cathédrale Saint-Samson. A force de côtoyer Barbobec, je commence à m’y connaître en vieilles pierres…

Tu fais bien d’en parler. La cathédrale de Dol est l’un des fleurons de l’architecture religieuse de la région. Elle a été le siège de l'évêché de Dol-de-Bretagne (l'un des sept anciens évêchés de Bretagne) depuis l’année 525 jusqu’à la révolution française. La cathédrale actuelle a été bâtie sur les ruines de la cathédrale romane incendiée en 1203 par Jean sans Terre, roi d’Angleterre. La majeure partie de l’édifice a été érigée pendant le XIII siècle et a nécessité plus de soixante ans de travaux. Belle prouesse n’est-ce pas ?

Une petite visite au Cathédraloscope situé juste à côté de l’Office de Tourisme, vous permettra de percer les secrets de son origine et de sa construction. Tiens j’ai une petite colle pour vous. Savez-vous pourquoi la cathédrale de Dol ne possède qu’une tour ?

Voilà qui est surprenant en effet. Plusieurs histoires circulent à ce sujet. Je n’en ai retenue qu’une seule. Il paraît que c’est un coup du diable. Celui-ci s’était installé sur le Mont-Dol à quelques kilomètres de là. Apercevant Saint-Samson (l'un des sept saints fondateurs de Bretagne et son ennemi juré) édifier une cathédrale, il se saisit d’un rocher et le projette depuis le Mont-Dol sur l’édifice afin de l’écraser. Oui mais voilà, il a mal calculé la trajectoire. La pierre ne détruit qu’une tour et finit par atterrir un peu plus loin, au beau milieu d’un champ, au lieu-dit le Champ Dolent. C’est le célèbre menhir du Champ Dolent.

Ah oui ? Quel manque de bol ! Et si on passait à la première énigme ? On avait parlé d’un puits…mais je me demande bien où il peut se trouver

ah oui... le puits. Pas la peine de le chercher à l'extérieur, la zone est en travaux. Pour le voir, cherchez plutôt à l'intérieur de la cathédrale.

Et si la cathédrale n'est pas accessible, jetez donc une poignée de cils à l'indice, cela pourrait être utile !

Rien de bien épuisant cette première énigme… Voyons la suivante.

Pour y accéder, il faut contourner la cathédrale, emprunter l’allée bordée d’arbres entre le lycée et le collège Saint-Magloire puis franchir la grille en fer forgé sur la droite. Vous me suivez ?

Et moi j’en profite pour vous rappeler que Dol-de-Bretagne est une ancienne cité médiévale. Elle possédait autrefois des remparts et des douves dont vous allez pouvoir découvrir les vestiges grâce à cette jolie promenade paysagée appelée « Promenade des remparts Jules Revert ».

Je m'baladais sur la promenade le cœur ouvert à l'inconnu, j'avais envie de dire bonjour à n'importe qui...

Hop là mon jeune ami, nous ne sommes pas là pour la bagatelle ! Mais pour l'histoire, la grande Histoire ! Le site a été réhabilité et aménagé entre 2012 et 2014, date de son ouverture au public. On y voit les restes des remparts nord de la ville, quelques grosses tours aussi. Je vous laisse imaginer les assauts qui ont pu avoir lieu ici. A plusieurs reprises, les troupes des rois d’Angleterre se sont frottées aux remparts dolois. Et, elles ne seront pas les seules au cours de l’histoire.

Comme vous avez pris de la hauteur, profitez-en pour admirer le point de vue sur le marais de Dol et sur le Mont-Dol. Ensuite, nous poursuivrons la balade en redescendant les escaliers en direction d’une énorme tour.

J’en connais une qui va regretter de ne pas être là ! Faut avouer qu’on ne peut pas être sur tous les fronts. En voilà une tour qui en impose !

Queen Aman s’en remettra… Il a bien longtemps qu’on ne livre plus de bataille ici. Cette tour date du XIVè siècle. Elle porte le nom de grande tour des Carmes. Cette tour d’artillerie contribuait à la défense de la ville à une époque où la Bretagne en général et les Dolois en particulier, avaient maille à partir avec les troupes du Roi d’Angleterre ou avec celles du roi de France.

Guerre de succession, guerre de 100 ans… guerre des nerfs, oui !

Et c’est un mariage ou plutôt les mariages successifs d’Anne de Bretagne avec les rois de France Charles VIII puis Louis XII qui ont arrangé les choses car ils annonçaient le rattachement de la Bretagne à la France. Un peu plus tard, Claude, fille aînée d’Anne, épouse le roi François 1er. Un traité d’union met définitivement la Bretagne dans le giron français.

Mais quelle histoire !

En remontant vers l’énigme suivante, juste après les grilles, vous pourrez apercevoir en hauteur sur la droite une tour avec des briques. Il s’agit d’un vestige de l’ancien couvent des Carmes dont les occupants seront chassés à la Révolution.

Pour cette énigme, place à la littérature ! Nous avons RDV avec un grand romantique.

Poursuivons notre chemin vers la rue principale. Elle collectionne les belles demeures et traverse le centre-ville. Savez-vous que cette rue possède une particularité ? Elle porte deux noms : Rue Lejamptel jusqu’à l’Hôtel de Ville et ensuite Grande rue des Stuarts. Amusant, non ?

Une explication ?

En chemin mon jeune ami, en chemin...

« La patience vient à bout de tout » Korry gan. Profite de cet instant de flânerie pour lever le nez et admirer les magnifiques maisons à pans de bois ou à porches qui ornent cette rue. Nous sommes dans le centre historique médiéval de Dol-de-Bretagne, dans l’une des rues les plus animées de la ville aussi.

Journée shopping les amis ! Vous allez voir ce que vous allez voir...

Observez les devantures de magasins, parfois des colonnes se sont glissées dans les vitrines, ce sont des restes de l’ancien visage de Dol. Arrêtez-vous par exemple devant cette maison à porche, aux pans de bois rouge ou encore devant cette autre, un peu plus bas, appelée la Grisardière. Admirez les arcades de pierres. La maison date de la fin du XIIème siècle et a été restaurée en 1965. A l'origine, cette demeure possédait quatre arcades et cinq colonnes. Le deuxième étage en pan de bois a été ajouté fin XIXème siècle.

Faites encore quelques pas puis tournez à droite dans la rue Ceinte.

Cette rue appartient à l’histoire de Dol. Elle abritait autrefois les quartiers des chanoines, chantres, trésoriers et autres chapelains affectés à l’évêché. Elle doit son nom à la présence de portes à ses extrémités, portes que l’on fermait le soir afin d’éviter aux hommes d’églises « écarts et relâchement ». On y trouve encore de très anciennes demeures parmi lesquelles le Manoir au Chantre (au N°16).

Et pas que…. Une énigme aussi !

Je vous donne rendez-vous au N°12 de la rue Lejamptel.

Vous voilà devant l'Hôtel Grand Maison, demeure du XVIIème siècle. Sur l’une de ses façades se trouve une plaque commémorant le séjour en ces lieux de Victor Hugo et Juliette Drouet, en 1836.

La fine fleur de la littérature…

Tu ne crois pas si bien dire. La dépouille de Chateaubriand est aussi passée par là après sa mort en 1848, lors de son transfert de Paris vers Saint-Malo où il est enterré sur l’ilot du Grand Bé.

Quittons la rue Lejamptel pour rejoindre la Grand Rue des Stuarts. Une page d'histoire nous attend.

Dis-moi Barbobec, est-ce que cela a un rapport avec la célèbre Marie Stuart qui connut un destin tragique pour avoir contrarié la reine Elisabeth 1ère d’Angleterre ?

Korry gan, je reste sans voix… Comment sais-tu cela ?

Bah…c’est Queen Aman. Elle en connaît un rayon en Histoire.

Je vois ! C’est bien la même famille. Les Stuarts ont donné leur nom à une grande dynastie qui a régné sur l’Ecosse entre 1371 et 1714 ainsi que sur l’Angleterre, l’Irlande et le Pays de Galles de 1603 à 1714. Le fondateur de cette maison, Walter, était l’arrière-petit-fils d’Alain Dapifer, sénéchal de Dol, noble breton et combattant de la bataille d’Hastings (1066). C’est en souvenir de ce sénéchal dolois et des origines de la famille des Stuarts que la Grande Rue a reçu, le 10 septembre 1967, la dénomination de Grande Rue des Stuarts.

Hâte de voir la suite, pas vous ?

Tu ne crois pas si bien dire. Vous voici à présent devant un petit bijou d’architecture civil du XIème siècle, la Maison des Petits Palets. Il s’agit d’un ancien hôtel particulier qui est aussi la plus ancienne maison romane de Bretagne. En 1960, une importante restauration lui a redonné son aspect originel.

Epatant ! ne vous privez pas de la lecture du panneau situé à proximité. Il devrait vous permettre de résoudre cette nouvelle énigme sans problème.

Et voilà les amis, l’aventure se termine ici ou presque…il vous reste à dénicher le trésor.

Hop, hop, il me reste juste une chose à vous montrer avant. Descendez la rue jusqu’au N°33.

Mais c'est la maison natale d’un célèbre jurisconsulte Charles Toullier. C'eut été dommage de passer à côté ! Bien joué Korry gan ! Professeur de droit à la faculté de Rennes, jusqu'à la Révolution, celui-ci devient ensuite tour à tour avocat et juge, puis revient à l'enseignement sous Napoléon et la Restauration. Il est réputé pour ses ouvrages de droit civil, sur le code Napoléon, qu'il publiera de 1811 à 1818.

Et pour la petite histoire, on surnomme cette maison « la maison des 3 bécasses ». Deux se trouvent sculptées sur le fronton de la porte d’entrée. Il se dit que la troisième pourrait être à l’intérieur.

Il est temps de conclure à présent. Serez-vous assez malins pour dénicher le trésor ?

Et n’oubliez pas, un trésor doit rester caché. Ne le livrez pas aux yeux des moldus (personnes qui ne pratiquent pas le géocaching). Remettez le bien à sa place après avoir échangé un petit objet de votre crû contre un badge avec ma trombine.