Les Malouinières de ces Messieurs de Saint-Malo

Histoire de vous faciliter la tâche, le point de ralliement se situe en dehors de la cité corsaire, très exactement sur le parking d’une petite chapelle à proximité du lieu-dit La Passagère. Et Barbobec nous prêtera main forte pour quelques menus détails historiques…

Quoi, ce vieux forban vient aussi ?

Mais oui mon jeune ami, mais oui… les malouinières ont toujours été une passion pour moi. Et je connais l’histoire de ton grimoire… Si tu veux savoir, écoute… Une malouinière est une demeure typique de la région de Saint-Malo. Ce sont les résidences de villégiature de riches négociants, corsaires ou explorateurs malouins des XVII^è et XVIII^è siècles. Ils les ont fait construire pour échapper à l’exiguïté de la cité corsaire tout en restant près de la ville en cas de danger.

Comme une visite impromptue des anglais par exemple… Ils ont bien essayé de nous attaquer plus d’une fois, et même par surprise. Et ils ont bu la tasse.

Sais-tu aussi ces jolies demeures étaient aussi un moyen de faire détourner certains de leurs bateaux revenus des Indes, chargés de cargaisons précieuses afin de les débarquer en toute discrétion, à l’abri des percepteurs d’impôts du roi ?

J’parie c’est comme ça que le grimoire est arrivé jusqu’à nous.

Sans doute mon jeune ami… la suite c’est Darkann qui l’a écrite en s’en emparant. A nous de découvrir où il se trouve.

Première escale, première énigme… Sac à terre, moussaillons !

Quelle charmante chapelle ! C’est vrai que nous sommes tout près de la Malouinière du BOS. Cette chapelle enclavée dans le mur d’enceinte fait partie de la propriété. Il paraît que son cœur est richement orné de boiserie Louis XV. Les vitraux, contemporains, sont signés Mauméjean, grande dynastie de maîtres verriers du XIX^ème et XX^ème siècle. La chapelle est dédiée à sainte Anne.

Et tu crois que le grimoire est ici ?

Et à quoi elle ressemble cette malouinière ? il y a des murs partout ? C’est pour les paparazzi ?

Toujours le bon mot, à ce que je vois mon gaillard ! Pour apercevoir la malouinière, tournez à gauche au bout du parking. Longez la route prudemment jusqu’à une grille. C’est là que vous aurez la plus belle vue.

Cette malouinière a été construite en 1717 à l’emplacement d’un ancien manoir du 16e siècle transformé depuis en communs. Dominant la Rance, elle est très représentative des malouinières de grande ampleur. Celle-ci est très élégante à l’’intérieur avec de beaux dallages de marbre, des boiseries sculptées et des bustes de marbre italiens représentant les saisons. Une richesse qui témoigne de l’importance du commerce entre Saint-Malo et le port de Gênes au XVIIIéme. Elle possède également de magnifiques jardins à la française descendant en pente douce vers la Rance. Et petit détail insolite, à droite du grand portail d’entrée, se trouve le seul exemple de glacière encore existant dans le pays malouin (les propriétaires y conservaient la glace qui était livrée depuis la Norvège).

Pour le grimoire, et si la solution se trouvait à l’énigme suivante ?

Face au portail du Bos, empruntez la rue de la Houbarderie.

Dis donc Barbobec vieux flibustier, quel coup de Trafalgar es-tu en train de nous préparer ?

Les malouinères sont parfois proches les unes des autres. On peut apercevoir celle de la Houbarderie depuis la route. Elle est située en contrebas de l’entrée principale de la malouinière du Bos sur la droite. Construite en 1712, elle est entourée d’un joli parc agrémenté d’un étang.

Et ce n’est pas la seule. Sur votre gauche, juste avant l’énigme, une autre malouinière La Pouparderie. L’arrière est visible seulement et est daté de 1651.

C’est fini de tirer des bords, je vais finir par avoir le mal de mer, moi ! j’ prendrai bien une petite énigme pour me remettre.

Et toujours pas de grimoire à l’horizon…

Pour rejoindre l’énigme suivante, empruntez le chemin du Val Riant et longez le long mur qui protège la malouinière des yeux indiscrets.

It’s a long way home, it’s a long way home…

Cap au N 48°36.623' / W 1°59.431'; Au bout de la rue, virez à babord toute (à gauche pour les marins d’eau douce). Cap ensuite au N 48°36.815' / W 1°59.429'. Au carrefour, virez cette fois à tribord (à droite pour les...) et faites route sur la rue de la Passagère.

Tiens, voilà qu’il se prend pour un GPS !

Quand il y a 2 capitaines à bord d’un navire, le bateau sombre. Pigé, moussaillon ? Vous devez passer à côté du camping de la Ville huchet, passer sous un pont avant de tourner à gauche. A la bouée, prenez la première à droite…

Au rond- point captain’, au rond-point… même si on tourne autour aussi.

Nous ferons escale au « Puits Sauvage ».

Et voici une autre malouinière. Elle porte le nom de « puits sauvage ». Elle a été édifiée sur les vestiges d’un ancien manoir du XV^è siècle en 1720. Ce n’est pas une grande malouinière mais elle est intéressante à plus d’un titre. Et surtout, elle se visite ! On peut y voir une intéressante collection de lettres de marques, pistolets, instruments de navigation, témoins du riche passé d’une famille d’armateurs, corsaires et hydrographes.

Sais-tu captain’ qu’elle dispose aussi d’une piscine à chevaux ? Tu pourrais peut-être y apprendre enfin à nager… mais ce n’est pas tout.

Tiens, on parle de plantes maintenant, et le grimoire ? aux oubliettes ?

Mille milliards de coups de tonnerre… Le grimoire ! Il faut y aller.

Continuez sur la rue du Puits Sauvage jusqu’en N 48°37.308' / W 1°57.774'. Au carrefour, prenez à gauche, dépassez la SPA de St-Malo. En N 48°37.530' / W 1°57.765', deux options s’offrent à vous en fonction du mode de locomotion utilisé.

Et si on mettait le pilote automatique ?

A vélo, prendre à droite (déchetterie de St-Malo) puis la première à gauche « rue de Bas val Eon ». En N 48°37.791' / W 1°57.704' tournez à droite sur la départementale (D 2 ). En voiture, prendre à gauche jusqu’au rond-point puis suivre la direction de Saint-Méloir des Ondes. Normalement tout le monde se retrouve sur la même route (la D2). En N 48°38.004' / W 1°57.006', prenez à gauche sur « La Blanche » en direction de Paramé puis prendre la première à gauche dans la « Petite Ville es Chats ».

Chat alors ? Et vous voyez une malouinière par là ?

Oh que oui, il y en a une mais comme beaucoup, elle est entourée de grands murs afin de préserver la tranquillité de ses propriétaires. Celle-ci une véritable « maison de plaisance ». Elle a été construite entre 1710 et 1720 par Garangeau, ingénieur du roi pour un certain François-Auguste Magon de la Lande, armateur et corsaire malouin sous Louis XIV. Directeur de la Compagnie des Indes orientales, c’était l'un des plus puissants armateurs de la ville de Saint-Malo. 

Ah un dernier détail au passage. Cette malouinière domine un parc à la française avec chapelle (1732) et un colombier sur une superficie de 40 ha. Mahé de la Bourdonnais (officier de marine, Amiral de France) s’y maria en 1733 avant de devenir Gouverneur des îles de France et de Bourbon (Maurice et La Réunion).

Rien que cela… ça rapporte la marine !

Pour la suite, continuez sur la route. En contrebas à droite, un autre exemple de malouinière avec son parc clos de murs. Il s’agit de la Malouinière des « Fontaines ». Il n’est pas interdit de jeter un œil…

En N 48°38.449' / W 1°57.850', tournez à gauche et continuer tout droit. La route s’appelle « Requiem ». Curieux nom pour une route de campagne, vous ne trouvez pas ? 

Allez, allez les flibustiers de pacotille, il nous reste une dernière énigme.

ça sent l’embrouille ! Et si c’était un piège de ce bougre d’escroc de Darkann ? Un enterrement de première, histoire de nous empêcher de mettre la main sur le grimoire…

Faisons face à l’adversité et approchons-nous (en mode furtif) de la prochaine énigme… Voici une autre malouinière. Rappelez-vous, il y en a 112 dans l’arrière-pays malouin… Alors une de plus ou de moins. Celle-ci s’appelle « le Colombier ». Comme les autres, elle date du début du XVIII^è siècle et a été construite par un armateur de la Compagnie des Indes de Saint-Malo. Agrandie et transformée au cours du 19^e siècle, elle est aujourd’hui transformée en hôtel. Dans le magnifique parc qui l’entoure, une chapelle privée et un colombier.

Armateur, voilà un métier rentable ! Il faudrait peut-être que je songe à me reconvertir…

Et toujours pas de grimoire en vue ! Je l’aurai un jour, je l’aurai…

Oh là captain’ pas de panique. On a toutes les réponses aux énigmes. Le dénouement est proche… Tiens-toi bien Darkann, on arrive !

Si vous pensez avoir identifié le lieu du trésor, voici ce qu’il faut faire pour vous y rendre. En voiture, branchez le GPS… c’est le plus sûr moyen d’y parvenir.

uste avant de passer l’étang de Ste Suzanne, jetez un œil à une autre malouinière « La Mettrie aux Houets ». Propriété privée, elle ne se visite pas mais on peut l’apercevoir de l’extérieur en empruntant l’allée plantée d’arbres sur la droite.

A vélo, voici le chemin le plus sûr. Revenez sur vos pas, traversez le village de la Buzardière. Au carrefour, continuer tout droit jusqu’à Emeraude Plants (terre de primeurs). Ensuite traversez prudemment la D 155, continuer tout droit jusqu’au lieu-dit « le Bois Grif » suivre la route par la droite. Souquez ferme jusqu’en N 48°39.952' / W 1°54.838'. Prenez à Gauche en direction de St-Coulomb.

Restez discrets à la découverte du trésor et remettez-le exactement là où vous l’avez trouvé. N’oubliez pas de valider votre cache car ce trésor contient bien plus qu’un simple trésor. Il détient l’une des clés vers la liberté… A vous de trouver les 2 autres si ce n’est déjà fait…

la Malouinière de la Ville Bague a été édifiée en 1715 par Guillaume Eon à l’emplacement d’un manoir plus modeste ? Elle possède un magnifique papier peint panoramique daté de 1815, classé Monument Historique. Celui-ci représente l’arrivée au Pérou de Pizarro et de ses conquistadores. Dans le parc, la chapelle Sainte-Sophie (retable d’époque) et le pigeonnier carré datent tous deux de 1660.