Place des grands hommes

Et comme toujours, on dépose sa voiture au parking histoire de profiter pleinement de la promenade. Il paraît qu’il faut marcher tous les jours pour garder la forme.

Connaissez-vous Albert Bouvet ? Non, sans doute pas. Bon d’accord, ce n’est pas vraiment votre génération et pourtant cet homme est un coureur cycliste français bien connu du monde de la petite reine. Pistard et routier d’exception, il est né le 28 février 1930 à Mellé (un p’tit gars du coin autrement dit ! ) et est mort le 20 mai 2017 dans l'Essonne. Cinq fois Champion de France de poursuite professionnelle, son nom est également associé à la course Paris-Tours qu’il a remportée en 1956. Le reste de son palmarès est tout aussi élogieux…

Et pour honorer ce coureur, un complexe sportif tout entier lui a été dédié. C’est Kronomec qui va en faire une tête !

Pour rejoindre le lieu de notre seconde énigme, rien de mieux qu’une flânerie dans les rues du bourg. Première étape, rejoindre la rue Beurrière puis remonter jusqu’à la rue du Maréchal Leclerc.

Minute papillon, on ne va quand même pas tout dévoiler…un peu de piment que diable ! Direction Saint-Martin de Landelles jusqu’au jalon N 48°30.525' / W 1°14.433' .

Ah oui et ensuite ? D’habitude c’est moi qui fait la route… Et qui sont les hommes célèbres que nous sommes censés retrouver ?

En fait, c’est le fruit du travail des hommes que je veux vous montrer. Ici nous sommes en Pays de Fougères. C’est une terre de granit. Pierres à légendes, maisons, châteaux… le granit est omniprésent. Un symposium international de Granit a même été organisé en 2001 à Louvigné-du-Désert. Il a permis à nombre d’artistes sculpteurs d’exprimer leur talent. Deux de leurs œuvres sont exposées à proximité d’un charmant moulin à eau, au milieu d’un joli parc appelé le parc Colas.

Il va peut-être enfin se passer quelque chose. Commencez par contourner la salle des fêtes. Il paraît qu’un petit sentier descend jusqu’au parc après le parking de ce bâtiment.

Une fois sur place, profitez-en pour jeter un œil à l’ancien moulin à eau qui surplombe le ruisseau. Il date, paraît-il, du XVIè siècle. Ensuite repérez les 2 sculptures qui nous intéressent. L’une est à l’extérieur du parc et représenterait un papillon. L’autre, située à l’intérieur de celui-ci, me semble plus abstraite… mais peut-être que la lecture de la plaque vous donnera quelques clés de compréhension…

L’énigme suivante risque fort de vous étonner… Pour la découvrir, il vous suffit de vous rendre au collège Julien Maunoir.

Tiens, tiens, encore un des hommes célèbres de la commune. Je vous expliquerai pourquoi un peu plus tard, au moment opportun dirons-nous.

Je n’en crois pas mes yeux !

Un peu d’histoire à présent. Revenons sur les origines de la commune. Pour cela je vous donne rendez-vous à l’ancienne demeure du Sieur de Restembault, fondateur de la commune.

Direction centre ville.

Saint-Georges-de-Reintembault existe depuis environ mille ans. La paroisse a été fondée dans la première moitié du XIè siècle par le fameux Sieur en question. Son nom ne nous est malheureusement pas connu mais il était de haute lignée, un seigneur semble-t-il. Par la suite, l’histoire a suivi son cours. Deux importantes seigneuries, le marquisat de Romilley et le comté de Poilley règnent sur la quasi-totalité du territoire de la paroisse et même au-delà. Elles vont même jusqu’à exercer la haute, moyenne et basse justice sur leurs terres.

Eh bien ça ne rigolait pas à l’époque… Passons à notre énigme.

Et maintenant, un autre personnage important de Saint-Georges nous attend.

Pour le rencontrer, c’est facile… allez chercher bonheur « Cité radieuse ».

Quand il ne chante pas, il a toujours le bon mot… Plus sérieusement, Julien Maunoir (1606-1683) est un prêtre jésuite, prédicateur et missionnaire, né dans la commune. Il a même été béatifié pour son action particulièrement efficace en Bretagne. On lui attribue la rénovation de l'orthographe bretonne en 1659.

Et lui aussi a un édifice qui porte son nom.

Pas seulement. Victor Hugo prétendait que « si les grands hommes font leur propre piédestal, l’avenir se chargeait de la statue ». En l’occurrence, ici l’avenir s’est chargé de la chapelle et du collège. Tous les deux portent le nom de Julien Maunoir et la chapelle est même bâtie à l’emplacement de sa maison natale.

Dis-moi Barbobec, pourquoi sommes-nous devant la mairie ? On va rencontrer le maire ? Assister à un mariage ?

Pas du tout. Nous allons seulement évoquer un autre grand homme, originaire de la commune. Il s’agit de Jean Janvier, entrepreneur, homme politique français et maire de Rennes de 1908 à sa mort en 1923.

Et il est vraiment né ici ?

Tout à fait. Son père était plâtrier si tu veux tout savoir, un métier qu’il a lui-même exercé par la suite et qui lui a permis de devenir un entrepreneur particulièrement influent. Son engagement dans les milieux patronaux et ouvriers lui confère une notoriété qui le conduit à participer à la création de la Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics en 1904. C’est à la fin de ses activités professionnelles et syndicales qu’il est devenu maire de Rennes. On dit de lui qu’il a contribué à métamorphoser cette ville dans le respect du peuple et de la patrie.

Impressionnant. Est-ce que tous les maires ont autant de réussite ?

Hélas pas toujours. Il en est même certains qui ne doivent leur élection qu’à un cheveu.